Conservation restauration d’un incunable
Restauration d’un incunable 1487 (Bibliothèque municipale)
Restauration d'un incunable : collage des pièces à la colle forte |
Le mot incunable désigne les livres imprimés en Europe avant l’an 1500. La mise en page de ces premiers livres imprimés sur papier ou parchemin est directement inspirée par celle des livres manuscrits contemporains, qui constituent alors les modèles à copier. Progressivement, la technique de l’imprimerie s’est éloignée de ces modèles, a gagné en autonomie et a développé un langage expressif propre. A partir de la fin du 16° siècle, la présentation du livre imprimé tend vers une certaine standardisation et n’évolue quasiment plus jusqu’au début du 19° siècle.
Les plats en bois ont été utilisés pour les reliures jusqu’au 16° siècle, époque à partir de laquelle ils deviennent rares et sont remplacés par des plats en carton, plus légers et plus faciles à fabriquer. A partir du 17° siècle, les reliures à plats en bois deviennent rares et ne se rencontrent plus guère que sur les antiphonaires (recueils de chants liturgiques, souvent de très grand format).
L’incunable présenté ici est un ouvrage à caractère religieux. Il possédait sa reliure d’origine, dotée de plats en bois (on parle aussi d’ais de bois). L’un des plats était incomplet ce qui entraînait une déformation des feuillets à son contact et une usure de ceux-ci dans les zones laissées à découvert. Le projet de restauration, approuvé par le Conseil National Scientifique du Patrimoine des Bibliothèques Publiques (CNSPBP) avait pour objectif de recréer la partie manquante du plat pour lui restituer sa fonction de soutien et de protection du corps d’ouvrage (l’ensemble des feuillets cousus).
Un profil de la partie manquante a été tracé sur un carton pour servir de gabarit. Ce gabarit a été reporté sur une planche en bois de chêne. Le façonnage de cette planche à l’aide d’outils à bois manuel a permis d’obtenir progressivement la forme souhaitée. L’assemblage des deux parties du plat a été réalisé par des chevilles de bois et par un collage à la colle de peau (colle forte de peau de lapin).