Conservation restauration d’une photo de grand format
Photo aérienne du site de la Manufacture d’armes de Saint-Etienne. |
La Manufacture d’armes de Saint-Etienne, « La Manu » pour les vieux stéphanois, était l’un des symboles important d’une activité industrielle, aujourd’hui révolue. L’immense friche industrielle est aujourd’hui le symbole et l’espoir d’un renouveau pour la ville, passant par une vaste opération d’urbanisme et la réorientation du site vers les secteurs du design, de la recherche, de l’enseignement et de la haute technologie.
Cette photo en noir et blanc, unique en son genre, a été retrouvée dans l’un des ateliers désaffectés : surface très sale, auréoles, déchirures, traces de ruban adhésif en périphérie. Elle était entièrement collée sur un panneau de bois aggloméré de format 215 x 100 cm. Les bords étaient repliés en périphérie sur le panneau en bois et fixés par des punaises à tête plate.
Du point de vue de la technique photographique, il s’agit d’un tirage de type argentique sur papier baryté de grand format. Le papier baryté a constitué un support de choix pour la photo en noir et blanc jusqu’à l’apparition de la photo numérique et des imprimantes grand format. Lors de l’exposition (étape du transfert de l’image fixée par la pellicule sur le papier photo), le photographe a eu recours à des techniques de masquage et d’intervention directe sur le papier baryté pour masquer des bâtiments voisins de la manufacture.
Dans un premier temps, cette photo a été confiée à un studio photographique pour en réaliser une prise de vue numérique en haute définition avec optimisation et retouche sous Photoshop. Un tirage sur imprimante grand format a permis d’obtenir un double de la photo originale, restauré numériquement, destiné à la décoration d’un espace public.
Dans un deuxième temps, la photo originale nous a été confiée pour restauration. Une documentation a été réunie sur les tirages barytés. Des tests ont été réalisés pour déterminer la nature de la colle du doublage, la stabilité des composants de la photo à divers solvants (support papier et couche photographique).
La surface de la photo a été nettoyée à sec, tout d’abord au moyen d’une brosse à poils doux et d’un aspirateur, puis par gommage à l’aide de gomme en poudre.
La photo a été décollée en l’humidifiant légèrement et en l’enroulant sur elle même autour d’un rouleau au fur et à mesure du décollage pour supporter son poids et prévenir le risque de déchirures supplémentaires lié au grand format.
Les auréoles ont été atténuées par mise en contact avec des buvards humides.
Les traces d’adhésifs ont été réduites à l’aide de coton-tiges imbibés d’un solvant gélifié.
Les déchirures ont été réparées et les lacunes comblées. (utilisation de colle d’amidon et de papier japon).
Les lacunes ont été intégrées visuellement avec de l’aquarelle recouverte d’une couche de protection transparente à base d’éther de cellulose.