ATELIER THIOLLIERE Restauration et Conservation de Livres,
Archives et Documents Graphiques - Reliure - Dorure

restauration d'archives, restauration de livres, reliure

3, rue Marcellin Champagnat 42100 Saint-Etienne -
Tel: 04 77 25 58 98 - Portable: 06 65 43 79 37- Email :
Vous êtes ici : test

test

Dès que tout le monde fut parti, Mme Lefèvre discuta longtemps cette idée de chien. Elle faisait, après réflexion, mille objections, terrifiée par l'image d'une jatte pleine de pâtée ; car elle était de cette race parcimonieuse de dames campagnardes qui portent toujours des centimes dans leur poche pour faire l'aumône ostensiblement aux pauvres des chemins, et donner aux quêtes du dimanche.
Rose, qui aimait les bêtes, apporta ses raisons et les défendit avec astuce. Donc il fut décidé qu'on aurait un chien, un tout petit chien.

Vidéos sur la restauration d'un registre paroissial

Série de vidéos sur la restauration d'un registre paroissial

Du nouveau à l'atelier

Découvrez le travail de l'atelier avec cette première série de vidéos. La restauration d'archives et la reliure vous passionnent ? L'atelier Thiollière vous propose une immersion complète. Bienvenue dans mon univers...

| Vidéo 2/9 | Vidéo 3/9 | Vidéo 4/9 | Vidéo 5/9 | Vidéo 6/9 | Vidéo 7/9 | Vidéo 8/9 | Vidéo 9/9 |

Livre ancien

On se mit à sa recherche, mais on n'en trouvait que des grands, des avaleurs de soupe à faire frémir. L'épicier de Rolleville en avait bien un, tout petit, mais il exigeait qu'on le lui payât deux francs, pour couvrir ses frais d'élevage. Mme Lefèvre déclara qu'elle voulait bien nourrir un "quin", mais qu'elle n'en achèterait pas.

Or, le boulanger, qui savait les événements, apporta un matin, dans sa voiture, un étrange petit animal tout jaune, presque sans pattes, avec un corps de crocodile, une tête de renard et une queue en trompette, un vrai panache, grand comme tout le reste de sa personne. Un client cherchait à s'en défaire. Mme Lefèvre trouva fort beau ce roquet immonde, qui ne coûtait rien. Rose l'embrassa, puis demanda comment on le nommait. Le boulanger répondit : "Pierrot."

Il fut installé dans une vieille caisse à savon et on lui offrit d'abord de l'eau à boire. Il but. On lui présenta ensuite un morceau de pain. Il mangea. Mme Lefèvre, inquiète, eut une idée : "Quand il sera bien accoutumé à la maison, on le laissera libre. Il trouvera à manger en rôdant dans le pays."

On le laissa libre, en effet, ce qui ne l'empêcha point d'être affamé. Il ne jappait d'ailleurs que pour réclamer sa pitance ; mais, dans ce cas, il jappait avec acharnement.

Tout le monde pouvait entrer dans le jardin. Pierrot allait caresser chaque nouveau venu, et demeurait absolument muet.

Mme Lefèvre cependant s'était accoutumée à cette bête. Elle en arrivait même à l'aimer, et à lui donner de sa main, de temps en temps, des bouchées de pain trempées dans la sauce de son fricot.

Mais elle n'avait nullement songé à l'impôt, et quand on lui réclama huit francs - huit francs, madame ! - pour ce freluquet de quin qui ne jappait seulement point, elle faillit s'évanouir de saisissement.

Il fut immédiatement décidé qu'on se débarrasserait de Pierrot. Personne n'en voulut. Tous les habitants le refusèrent à dix lieues aux environs. Alors on se résolut, faute d'autre moyen, à lui faire "piquer du mas".

"Piquer du mas", c'est "manger de la marne". On fait piquer du mas à tous les chiens dont on veut se débarrasser.

Au milieu d'une vaste plaine, on aperçoit une espèce de hutte, ou plutôt un tout petit toit de chaume, posé sur le sol. C'est l'entrée de la marnière. Un grand puits tout droit s'enfonce jusqu'à vingt mètres sous terre, pour aboutir à une série de longues galeries de mines.

On descend une fois par an dans cette carrière, à l'époque où l'on marne les terres. Tout le reste du temps, elle sert de cimetière aux chiens condamnés, et souvent, quand on passe auprès de l'orifice, des hurlements plaintifs, des aboiements furieux ou désespérés, des appels lamentables montent jusqu'à vous.

Les chiens des chasseurs et des bergers s'enfuient avec épouvante des abords de ce trou gémissant, et, quand on se penche au-dessus, il sort de là une abominable odeur de pourriture.

Atelier Thiollière
3, rue Marcellin Champagnat 42100 Saint-Etienne
Tel: 04 77 25 58 98 / Fax: 04 77 47 08 57 / Portable: 06 65 43 79 37

Mentions légales
Politique de confidentialité